Dans mon précédent article j’avais présenté les 3 premiers Yamas en pratique, soit Ahimsa, Satya et Asteya. Si ce que je te dis là ressemble à du chinois n’hésite pas à aller lire les 2 précédents articles avant de lire celui-ci.
Aujourd’hui, c’est au tour de Brahmacharya et Aparigrapha d’être étudié plus en détails.
Petit rappel, sur ce que sont les Yamas :
Les Yamas composent le 1er des 8 piliers du Yoga tels que décrits par Patanjali dans les Yoga Sutra environ 200 ans av. J.C.
Ce sont des observances morales, au nombre de 5, un code éthique pour la vie en société :
Ahimsa : Non-violence
Satya : Vérité
Asteya : Ne pas voler
Brahmacarya : Contrôle des sens/Modération
Brahmacharya : Contrôle des sens/modération
En dehors du tapis :
Yoga Sutra, aphorisme II.38 :
"Etre établi dans la modération donne une bonne énergie de vie".
A l’origine de l’écriture des Yamas, Brahmacarya se référait à l’abstinence sexuelle dans le but de conserver son énergie vitale, son Prana. Aujourd’hui il s’agit plutôt de modération et dans plusieurs domaines : dans notre alimentation, nos relations, nos paroles, notre travail, etc.
Ne pas gâcher son énergie de pleins de manières différentes : trop de nourriture, trop de fêtes, trop de travail, trop de sport qui peut mener à la blessure, etc.
Ne plus s’épuiser dans des inquiétudes sur des choses que l’on ne peut contrôler, sur des excès, etc.
Par exemple, dès que je me rends compte que mes pensées s’attardent trop sur quelque chose que je ne peux pas contrôler, par exemple angoisser sur l’avenir et les résultats politiques, je m’arrête un instant et je replace mon attention sur ma respirations uniquement pendant 1 minute.
En appliquant ce principe l’on pourra rediriger notre énergie vers les choses ou les personnes qui comptent vraiment. Nous devenons aussi plus endurants (la vie ce n’est pas un sprint) et plus courageux.
Sur le tapis :
Il s’agit ici d’observer où l’on dirige son énergie et respecter son énergie du moment lorsqu’on pratique.
Ne pas chercher à tout prix à finir cette séance de Power Yoga alors qu’on sait qu’une grippe pointe le bout de son nez et que notre corps aura besoin de toute l’énergie possible pour lutter contre.
En somme cela veut surtout dire savoir s’écouter. Quand le corps ou l’esprit nous crie d’arrêter la pratique, on l’écoute, c’est certainement qu’il y a une bonne raison.
Aparigraha : Lâcher prise, ne pas s’attacher
En dehors du tapis :
Yoga Sutra, aphorisme II.39 :
"Celui qui se désintéresse de l'acquisition de biens inutiles connaît la signification de la vie".
Le dernier des Yamas, Aparigraha nous apprend à mettre l’accent sur l’action plutôt que sur le résultat. Car en étant trop attaché au résultat que l’on souhaite obtenir on en oublie la beauté du voyage qui nous mène à ce résultat en avançant avec des œillères.
On a perdu l’habitude de pratiquer le contentement, dans une course au "toujours plus", "toujours plus d’argent", "toujours plus de biens accumulés", "toujours plus de connaissances".
Aparigraha est également un principe de non-possession qui nous invite à remettre en question nos manières de consommer. D’autant plus à l’heure actuelle où nous connaissons l’impact de la surconsommation sur la société et l’environnement.
Avant d’acquérir un nouveau bien, peut-être se demander : cela va-t-il me rendre plus heureux sur le long terme ? En ai-je vraiment besoin ?
Et se rendre compte et avoir la certitude que nous serons toujours heureux ou accompli quoi qu’il arrive. Cela nous permet aussi de lâcher prise sur tout ce que nous ne pouvons pas contrôler.
Je fais moi-même partie des personnes hyper contrôlantes dans tous les domaines et je déteste les imprévus car je sais que je n’arriverais pas comme je l’aurais souhaité au résultat attendu. Le travail ici est de se rendre compte de ces moments où l’on s’attache trop et simplement réaliser que quoi qu’il arrive, la vie continue, et bien souvent ce ne sont que de petites contrariétés du quotidien.
Se demander : est ce que ce conflit aura encore de l’importance demain, dans 1 semaine, 1 mois, 1an ?
Si la réponse est non, alors lâchons prise et acceptons que la vie soit faite d’imprévus.
Et apprécions justement ces imprévus ou contrariétés car c’est ce qui fait la beauté du moment présent.
Au final, appliquer ce principe dans notre vie nous fera économiser beaucoup, à la fois de l’argent, du temps et de l’énergie 😊
Sur le tapis :
Sur le tapis, Aparigraha nous invite d’abord à lâcher prise sur notre envie d’arriver coûte que coûte à telle posture. De se forcer dans un cours à faire des postures qui ne sont pas accessibles pour soi car notre ego nous dit de montrer à quel point on est capable en nous surpassant, parfois un peu trop, même sans s’en rendre compte.
Quelques exemples de pratiques sur le tapis :
Une séance de Yin yoga ou de yoga nidra pour lâcher prise sur notre besoin d’action et accepter l’immobilité.
Des postures d’ouvertures de hanches telles que le pigeon, le papillon, le bébé heureux, le squat yogi, etc.
Des pranayamas doux, par exemple Nadi Shodana (respiration alternée) ou la respiration aux lèvres pincées.
Si cet article vous a plu n’hésitez pas à le partager autour de vous
En attendant de vous rencontrer sur votre tapis, je vous souhaite une douce journée ✨
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